Articles de presse
Plus qu’une innovation, un nouveau paradigme pédagogique, décembre 2002
Profiter des innovations technologiques pour dispenser des enseignements sans contraintes de temps ni de lieu est un objectif que se donnent aujourd’hui la plupart des universités des pays avancés. Mais encore faut-il s’en donner les moyens et le temps. « L’e-learning », ou apprentissage en ligne, requiert non seulement de nouvelles technologies mais aussi un autre mode de penser l’enseignement. Analyse d’un pédagogue.
L’initiative du Campus virtuel suisse (CVS) a popularisé la notion d’enseignement virtuel et fait naître un peu partout un optimisme souvent exagéré sur les bénéfices à attendre d’une telle innovation et aussi, et peut-être surtout, sur la facilité avec laquelle on allait pouvoir les obtenir. C’était oublier que l’enseignement virtuel n’est pas seulement un changement de technologie ni même une innovation pédagogique, c’est un véritable changement de paradigme. Il redéfinit les compétences attendues et les stratégies d’apprentissage à maîtriser pour les étudiants ; il redessine les fonctions de l’enseignant et redistribue les rôles à l’intérieur des départements ; il force les institutions à reconfigurer leurs structures, à réorganiser leurs programmes et à redéfinir leur politique de reconnaissance de formations et d’attribution d’équivalences. Grâce à l’« e-learning », l’étudiant gagne assurément en souplesse dans le choix de ses programmes, la construction de son horaire et la diversité des modes de travail et d’interaction. Mais ces avantages ont un coût ; l’« e-learning » demande des capacités d’organisation personnelle bien supérieures à celles qu’exige un cours donné à heures fixes. Il offre généralement du matériel de travail plus brut que celui qui a été soigneusement délimité et préparé par un professeur ; enfin il rend plus difficile l’auto-évaluation de ses apprentissages et de son degré de préparation personnelle.
Revoir les unités traditionnelles
Pour l’enseignant, l’introduction du « elearning » entraînera inévitablement une orientation vers la spécialisation. Dans toute institution de formation à distance, on distingue deux, voire trois profils d’enseignants différents : les concepteurs de cours, les accompagnateurs d’apprentissage et les examinateurs- certificateurs.
Pour l’institution, les unités traditionnelles d’une seule et même université ne suffisent plus à assurer l’ensemble des opérations liées à la construction et au suivi d’un cours. Des collaborations transuniversitaires sont nécessaires au niveau de l’enseignement comme à celui de la recherche. La pyramide aux multiples degrés qui, de sous-assistant conduit à l’ordinariat, ne répond plus aux exigences de l’enseignement virtuel (Laurillard, 1993). Pour garantir un apprentissage de qualité, un nombre important de tuteurs doit pouvoir être engagé sur chaque cours (un tuteur pour 15 à 20 étudiants au maximum, selon les indications récentes ; Simpson, 2000), car leur activité couvre les aspects académiques, mais aussi les fonctions para-académiques, d’information, de conseil et d’orientation des nombreuses personnes intéressées à suivre des cours précisément parce que ceux-ci peuvent être pris à distance.
Les avantages
Pour l’étudiant-e, la multiplication des traces écrites à laquelle conduit l’ « elearning », constitue certainement un avantage puisque, comme chacun le sait, « scripta manent », alors que « verba volant ». Si des indications claires sur la manière d’organiser son travail lui sont fournies par l’enseignant ou par des logiciels d’assistance à l’organisation personnelle, tels que celui que nous avons développé (www.learning. assistant.ch), le risque de décrochage s’en trouvera sensiblement diminué. Enfin, des outils d’interaction simples comme l’e-mail ou les forums, ou légèrement plus complexes, comme la téléprésence (une manière d’associer contact audio et travail sur documents, Scott & Eisenstadt, 2000) ou le partage d’applications, ouvrent des possibilités peu coûteuses de faire se rencontrer physiquement étudiants et enseignants à des kilomètres de distance.
Pour l’enseignant, comme le relèvent plusieurs partenaires des projets CVS, l’exercice de mise à disposition de son enseignement sur le web conduit à une réflexion sur la didactique. Cette réflexion débouche immanquablement sur le constat de l’extrême diversité des intérêts, des habitudes de travail et des contraintes personnelles de chacun.
Une marque de fabrique
Pour l’institution, le choix de l’ « e-learning » implique des efforts à soutenir sur la durée. Aucun des projets du CVS n’aura atteint son plein développement au terme des trois années initialement dévolues et surtout aucune des structures d’enseignement n’aura eu le temps de se restructurer pour encadrer de manière appropriée le travail des étudiants dans ces nouveaux cours. Sans parler du temps nécessaire à la mise en place des mécanismes et règlements de reconnaissance de cours virtuellement suivis dans une autre université. A terme, la marque de fabrique d’une Haute école résidera moins dans le contenu des enseignements qu’on y offre que dans l’originalité des programmes qu’elle propose et dans la qualité de l’accompagnement qu’elle met à disposition de l’étudiant.
Comme le fait remarquer Sir John Daniel (1997), le vice-président de la célèbre Open University britannique, quatre facteurs incontournables définissent en effet le succès de l’enseignement virtuel : la qualité irréprochable des contenus à enseigner, un important personnel de support des étudiants, une logistique sans faille pour donner à chacun accès au matériel approprié au moment souhaité et une forte base de recherche et de développement.
Les défis
Tous les projets CVS débouchent sur la même conclusion : l’avènement de l’enseignement virtuel ne remplacera pas le présentiel, mais il l’enrichira et le diversifiera. De nouveaux scénarios pédagogiques, basés sur l’apprentissage par problèmes, le travail en projets et les interactions à distance sont à invent(ori)er pour que les promesses faites par les avancées technologiques ne se transforment pas en tunnels pédagogiques. Un agenda tout sauf virtuel et qui n’est pas près de se refermer.
Jean-Luc Gurtner
« E-Learning :» in pädagogischer Hinsicht ein Paradigmenwechsel
Für die Studierenden bedeutet der virtuelle Unterricht eine Neubestimmung der erwarteten Kompetenzen und Lernstrategien ; die Lehrenden haben neue Funktionen und in ihren Departementen neue Rollen zu übernehmen ; die Institutionen müssen ihre Strukturen, Programme und Anerkennungskriterien für Abschlussprüfungen erneuern. « E-Learning » setzt eine engere Zusammenarbeit zwischen den Universitäten und die vermehrte Anstellung von Tutoren voraus. Qualität und Ansehen der Hochschulen dürften in Zukunft auf der Originalität des Programmangebots und der Qualität der Studienbegleitung beruhen. Kurz, in pädagogischer Hinsicht stellt der Virtuelle Campus Schweiz einen Paradigmenwechsel dar.
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